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La conquête arabe dans le récit national en Algérie, au Maroc et en Tunisie depuis les indépendances

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Une comparaison transnationale

Cette thèse soutenue en décembre 2019 à Paris a pour objectif de décrypter la manière dont les manuels et les programmes scolaires d’histoire algériens, marocains et tunisiens forgent leur vision de la nation à partir des indépendances (1956 au Maroc et en Tunisie ; 1962 en Algérie) jusqu’à nos jours. Plus précisément, elle s’intéresse au rôle accordé à la « conquête arabe[1] » du Maghreb dans la fabrique du récit national de chaque pays.

L’enseignement de la conquête arabe du Maghreb est une entreprise complexe où se superposent l’histoire nationale et l’histoire de la péninsule arabique ; l’histoire politique et l’histoire religieuse ; l’arabité et l’islam ; les sources historiques et les grilles de lecture contemporaines. Cette thèse tente de comprendre comment le manuel scolaire navigue entre ces paradigmes afin de délivrer un savoir à l’élève et de construire en filigrane son imaginaire national. Observer l’évolution des manuels d’histoire algériens, marocains et tunisiens depuis les indépendances revient ainsi à explorer les différentes conceptions nationales qu’ils véhiculent ; d’autant que ces conceptions sont diffusées de manière plus ou moins unifiée dans toutes les écoles publiques, l’édition des manuels maghrébins étant largement prise en charge par les différents ministères de l’éducation.

Afin d’avoir une vision la plus large possible, la thèse étudie des manuels édités entre 1958 et 2015 et correspondant à différents niveaux scolaires (primaire, moyen et secondaire). L’objectif de ce travail centré sur des analyses de contenu est d’avoir une vue d’ensemble sur les discours pédagogiques dans les contextes postérieurs à l’indépendance. En offrant un spectre plus large que le prisme national à propos de l’enseignement de l’histoire dans ces trois pays nord-africains, cette thèse entend combler un manque dans les travaux existants.

Livre d'histoire 2e année secondaire enseignement public Algérie.Entre analyse de discours et étude quantitative

La thèse est composée de trois parties. La première est dédiée à l’analyse monographique des programmes officiels de l’enseignement et des discours politiques relatifs à chaque pays. L’analyse combinée des discours officiels et des programmes montre le lien entre le politique et le scolaire, les cohérences et parfois les décalages qui existent entre les deux.  Cette lecture qui porte sur une soixantaine d’années démontre également comment les discours de chaque État se recyclent d’une période à l’autre entre traductions, reformulations, effacements et synthèse.

La deuxième partie s’intéresse directement aux manuels d’histoire et étudie la place et l’évolution des leçons sur la conquête arabe. Cette démarche diachronique montre que les manuels d’histoire algériens, marocains et tunisiens convergent et se distinguent à la fois quant à la place accordée à l’événement de la conquête.

La troisième et dernière partie est consacrée au contenu des leçons et adopte une démarche thématique permettant de comparer les trois pays selon des thèmes spécifiques : le traitement du passé antéislamique, les campagnes menées par les conquérants et les conséquences de la conquête arabe.

Période Algérie Maroc Tunisie
1960 – 1970 « L’expansion de l’islam au Maghreb arabe » / « conquête du Maghreb par les Arabes » (manuel arabophone) « La conquête arabe du Maghreb » (manuel francophone) « Conquête du Maghreb et de l’Espagne » / « conquête de l’Ifrikya [sic] » (manuel francophone)
1970 – 1980 « L’expansion de l’islam au Maghreb et en Andalousie »  / « conquête arabe » (manuel arabophone) « L’expansion du royaume musulman » /

« Les conquêtes au Maghreb et en Espagne » (manuel arabophone)

« Expansion de l’islam » / « conquêtes musulmanes », « conquêtes du Maghreb » (manuel arabophone)
1980 – 2000 « La conquête musulmane du Maghreb » (manuel arabophone) « Les conquêtes musulmanes dirigées vers l’Occident » (manuel arabophone) « Expansion de l’islam en Ifriqya, au Maroc et en Andalousie, expansion islamique » (manuel arabophone)
2000 – 2010 « La conquête musulmane du Maghreb » (manuel arabophone) « Conquêtes musulmanes » / « Conquête omeyyade » (manuel arabophone)

« Expansion arabo-musulmane » (manuel arabophone)

Tableau 1: La désignation de la conquête dans les manuels du cycle moyen et secondaire des trois pays depuis les indépendances

La place de la conquête dans chaque récit national

La question centrale posée par la thèse est de savoir si l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, trois États partageant des liens historiques et géographiques, partagent également la façon d’appréhender leurs récits nationaux respectifs. La comparaison des trois pays, ne sert donc pas ici à confirmer une « ressemblance » mais à chercher les éventuelles différences. Le choix de la conquête arabe, événement correspondant à un passé commun sur le plan chronologique et spatial, a dans ce sens accentué la comparaison.

Globalement, le récit de l’expansion de l’islam suit la même trame dans les trois pays et accorde de l’importance aux différentes figures « héroïques » de la conquête, du côté arabe (Uqba Ibn Nâfi, Hassan Ibn Numân) comme du côté amazigh (La Kahena, Koceila). Dans tous les manuels, on note la consécration de la ville de Kairouan et de sa mosquée, unanimement présentées comme premier élément de civilisation musulmane en Afrique et foyer symbolique de la présence musulmane à l’Occident du monde arabe et musulman.

Dans les différents manuels, se dégage la tentative de montrer que les deux peuples amazigh et arabe sont liés par « un destin commun » et voués à cohabiter et à fusionner.  La mise en avant de cette fraternité permet de ne pas dénigrer l’autochtonie du nord de l’Afrique mais  également de créer une continuité entre un avant et un après. La conquête arabe joue ainsi un rôle complexe, celui du point de bascule mais en même temps celui du parachèvement de la destinée maghrébine de manière logique et naturelle.

Couverture du livre d'histoire de quatrième année primaire - AlgériePar ailleurs, la fusion des deux populations pour la création d’un seul peuple est valorisée dans la plupart des manuels comme l’élément qui permettra à la région de rayonner grâce au rôle joué par les Amazighs dans la diffusion de l’islam. La symbiose arabo-amazighe semble ainsi être le point crucial à retenir dans le récit des futûḥât. « Maghreb arabe », « personnalité islamique maghrébine », « entité maghrébine », « cachet arabo-musulman » sont autant d’expressions qui montrent cette esquisse d’un Maghreb homogène post-conquête. Mais chaque État donnera un sens particulier à cette fusion.

Ces différents éléments montrent que le traitement de la conquête arabe va au-delà du traitement du simple fait historique. Les leçons portent en elles des significations où se mêlent présent et passé. Telle qu’elle est investie, la conquête est un événement aux répercussions actuelles puisqu’elle définit le devenir de la nation car chaque État lui accorde un statut distinct dans la trame narrative du passé. Elle sert en effet chaque discours national en fonction de la place qu’on lui accorde.

L’Algérie, un peuple

Très associées aux leçons sur l’établissement de l’empire califal et des différentes dynasties musulmanes, les futûhât semblent être l’occasion pour les concepteur·ices des manuels algériens de valoriser l’appartenance de l’Algérie à une communauté arabe et musulmane qui déborde le cadre purement national. Cette appartenance se fait, selon les manuels, grâce à la naissance du peuple algérien suite à l’arrivée de l’islam. Dans les discours scolaires algériens, l’essence résistante des Amazighs devient plus forte encore avec l’islam et forme désormais une entité très puissante. Cette rencontre arabo-amazighe cristallise la nature de la nation future, le passé de la conquête est présenté comme un moment où le destin de la nation et du peuple algériens se jouerait. Le peuple, élément fondamental dans les discours officiels et les programmes[2], fusionne avec la nation[3].

Le Maroc, un État

L’idée marocaine de la nation n’est pas aussi explicite à travers le thème de la conquête arabe, cependant l’idée d’indépendance du Maroc est plus importante que son attachement à la nation arabe. C’est surtout l’idée de la continuité historique qui est mise en avant. Par ailleurs, la disparition progressive du thème de la conquête arabe des manuels du secondaire pour laisser place à l’histoire dynastique, peut laisser penser que ce qui importe dans le récit national marocain est le prisme de l’État et celui de la continuité de la dynastie.

Le discours porté sur l’enseignement de l’histoire et les discours officiels marocains se font écho en raison de leurs références à l’identité nationale marocaine corrélée à la fois à l’histoire locale et à la dimension religieuse. Dans les références historiques royales, le motif de la conquête arabe est un leitmotiv. Elle sert à définir une borne chronologique : l’avènement de l’islam comme borne fondatrice pour le Maroc. Marquant le début de l’histoire et l’entrée dans une ère vertueuse, elle marque ce faisant, l’avènement de la nation marocaine. Le pendant de ces références au passé est le rappel de la filiation ancestrale et sacrée de la monarchie. Le fait que l’histoire de l’islam soit associée à la légitimité de la dynastie alaouite elle-même donne son sens au triptyque « Dieu, la Patrie, le Roi[4] », amalgamant ainsi la religion, le territoire et la monarchie dans la définition de la nation.

La Tunisie, une terre exceptionnelle

En Tunisie, le discours se focalise de plus en plus sur le rôle joué par le Maghreb, en particulier la Tunisie (et en particulier Kairouan) dans le développement et l’essor de la civilisation. Cette terre, ce « carrefour » comme se plaisent à l’appeler les discours officiels, est valorisée par le rôle qu’il joue en tant que pôle. Le récit des futuhât fait valoir l’importance du local, de la terre et s’inscrit dans une épopée historique millénaire. Le territoire national est en effet consacré à travers la puissance des villes (Carthage, Kairouan, Tunis), leur signification sur le plan méditerranéen et leur apport positif (« rayonnement », « modernisation », « essor », « pôle », « centre », « base », « rôle », « apport », « génie » sont des termes omniprésents). Les manuels axent le discours sur la valorisation « d’Ifriqiya », qui « rayonne » sur toute la région et qui acquiert une centralité. La conquête arabe sert ainsi dans ce schéma à valoriser l’histoire nationale.

 

Manuel Nbr. de pages sur la conquête La leçon sur la conquête
Chabaane Mahmoud, Kitab at-tarikh (Le livre d’histoire), 6e primaire, STD, Tunis, 1964

26 leçons

4 sur 110 pages Leçon 5 : L’expansion de l’islam
Hachmi Zine el Abidine Mohamed, Mrabet Mohamed et al., Kitab at-tarikh, Le livre d’histoire, 5e année de l’enseignement primaire, Tunis, Centre national pédagogique, 1989

22 leçons

4 sur 100 pages Leçon 12 : La conquête de l’Afrique du Nord

1-Les Arabes explorent le nord de l’Afrique

2-Les étapes de la conquête musulmane en Afrique du Nord

 

Abdelkader Ali, Ben Abdallah Hassine (et al.), Kitab at-tarikh(Le livre d’histoire), 5e primaire, enseignement de base, Centre national pédagogique, Tunis, 1992

23 leçons

7 sur 170 pages Leçon 15 : Le califat omeyyade et l’expansion de l’islam au Maghreb et en Andalousie

1-La création de l’État omeyyade

2-L’expansion de l’islam au Maghreb et en Andalousie

Labouzi Salem, Hanfi Mohamed Habib et al., Al mawad alijtima’ia (Les matières sociales), 5e année, Centre national pédagogique, Tunis, 2014

4 unités

5 sur 80 pages

 

 

Leçon 12 : L’expansion de l’islam au Maghreb et en Andalousie

Tableau 2: La conquête du Maghreb dans les manuels tunisiens du cycle primaire  (1964 – 2014)

Ce que le traitement de la conquête arabe dit du récit national

Dans le cas tunisien, l’élève est invité à s’extasier devant les accomplissements de son pays tout au long de l’histoire. La conquête arabe du Maghreb a ainsi une place dans le récit national tunisien car le territoire national bénéficie à travers elle du statut de « pionnier », Kairouan et sa mosquée faisant partie des premières fondations réalisées par les conquérants arabes en Ifriqiya. Le manuel scolaire tunisien s’approprie donc l’événement exceptionnel, l’adopte et le nationalise.

Un phénomène inverse s’opère au Maroc dans la mesure où c’est l’absence du thème de la conquête qui est porteuse de sens. Plutôt que d’investir le thème de la conquête arabe comme dans le cas tunisien, les manuels marocains le délaissent. Cependant cela s’accompagne d’une insistance sur la dimension islamique de l’histoire du pays. Cette façon de mettre en valeur l’implantation de l’islam insiste sur l’essence religieuse profonde de l’État marocain. Cela donne l’impression que le caractère religieux de la conquête et ses conséquences politiques et culturelles prévalent sur les péripéties militaires et territoriales. Tout se passe comme si le récit national marocain dénationalisait l’épisode de la conquête arabe.

En Algérie, la conquête arabe n’est ni nationalisée ni dénationalisée, elle semble être un épisode permettant à l’Algérie, entité préexistante, de se greffer à la sphère arabo-musulmane. Elle permet en effet de mettre en avant l’unité et l’appartenance à la communauté arabe et musulmane. Plutôt que de mettre l’accent sur le génie national, comme dans le cas tunisien, elle permet de valoriser le territoire national du fait de son intégration à une unité plus vaste, une nation culturelle plutôt que territoriale.

On observe ainsi comment un même événement historique, l’épisode de la conquête du Maghreb par les armées arabes, joue des rôles différents en fonction des pays et prend des significations distinctes. En Algérie, il noue la nation à un groupe transnational ; au Maroc, il est progressivement éludé du récit national ; en Tunisie, il sert à célébrer le territoire national.

Si l’on prend en compte le motif de la ville de Kairouan comme référence, on peut appréhender de manière concrète ce constat. On a remarqué la rareté des documents renvoyant à la géographie locale dans les manuels algériens et marocains. En revanche, les illustrations de la mosquée de Kairouan abondent et cela représente une commodité pour les manuels des deux pays. Dans les manuels marocains, cela permet d’évacuer la question du lien problématique entre conquête et histoire marocaine et de la projeter sur un territoire certes proche mais non national. Dans les manuels algériens, la référence à Kairouan épouse le cadre transnational de l’expansion des Arabes. Dans le cas tunisien, il est évident que l’aspect pionnier du territoire national, conquis en premier, accueillant la première mosquée d’Afrique, est investi dans la trame « rayonnante » de la Tunisie, preuve matérielle à l’appui.

Lorsqu’on rapproche ces observations macroscopiques des différents manuels d’histoire avec le contenu des discours politiques et des programmes officiels analysés, on est en mesure d’émettre quelques hypothèses destinées à expliquer les nuances d’intégration différenciée de la conquête du Maghreb aux récits nationaux, en rapport avec le contexte de chaque pays.

En Algérie, le caractère impersonnel du pouvoir au lendemain de l’indépendance et la valorisation du parti FLN légitimé par le combat pour l’indépendance se distingue de l’aspect personnifié des régimes politiques tunisien et marocain. En effet, « le pouvoir charismatique » de Habib Bourguiba et « le pouvoir traditionnel[5] » de la monarchie marocaine, tranchent, après les indépendances, avec le caractère collectif, du moins dans la symbolique, du pouvoir algérien. Le fait de recourir à des chartes nationales afin de définir les fondements de la nation et que ces chartes, votées par référendum, sacralisent les efforts du peuple, confère à l’Algérie cet aspect socialisant et communautaire que l’on retrouve dans les récits scolaires.

Cette appartenance est valorisée dans le cas tunisien mais elle est secondaire devant l’insistance sur l’unicité, la constance à affirmer la singularité et l’exceptionnalisme de la personnalité tunisienne. L’une des explications réside peut-être dans « la grâce personnelle » dont jouissait le premier président tunisien et dans son statut de zaïm unique lié à l’aura providentielle qu’il n’a cessé de construire.

Dans le cas du Royaume chérifien, l’imbrication est telle entre les sphères religieuse, royale et nationale qu’elles semblent fusionner. Dans cet alliage quasi organique, dans lequel la boucle islam-nation-monarchie semble se jouer à l’infini, l’éviction de l’épisode de la conquête arabe étonne de prime abord. L’élision de cette séquence historique donne l’impression que la conquête gêne, comme un passé qui viendrait entacher « l’éternel hier[6] », naturellement musulman et déjà royal du Maroc.

En Algérie, elle est associée à la constitution du peuple. Au Maroc, les conséquences de la conquête arabe sont plus importantes que le fait lui-même : un lien symbolique avec la monarchie de droit divin. Dans le cas tunisien, cet événement se place dans la trame des grands faits historiques qui constitueraient la personnalité tunisienne. Une histoire panarabe, une histoire pas assez nationale et une histoire très nationale définissent ainsi les manières différenciées dont la conquête arabe du Maghreb s’intègre dans chacun des récits nationaux algérien, marocain et tunisien.

Références

[1]La période est celle de la conquête du Maghreb (ou Ifriqiya) par les armées arabes. Elle est comprise entre 642 et 710, dates correspondant respectivement à la défaite des Byzantins à Sufetula (l’actuelle Sbeïtla) puis au moment où la conquête se dirige vers l’Espagne. L’expression « conquête arabe » est ici mise entre guillemets afin de souligner le fait que malgré les remises en question qui l’entourent et le choix de certain.es chercheur.ses de parler d’expansion ou d’invasion, le syntagme « conquête arabe » semble être celui qui correspond le mieux au contenu des leçons traitées. De ce fait, et pour des raisons de commodité, l’expression ne figurera dorénavant plus entre guillemets.

[2] La devise de l’État algérien est « Par le peuple et pour le peuple ».

[3] Plus qu’un élément de discours, la notion de « peuple » se mue en véritable croyance mobilisatrice. Le hirak algérien qui a débuté en février 2019 en atteste comme le montrent les slogans brandis par les manifestant.es : « Le peuple ne veut pas de réformes, le peuple veut que tu dégages » (en français), « 1962 : indépendance de la terre, 2019 : indépendance du peuple » (en arabe), « vous n’avez pas affaire à une opposition mais à un peuple et le peuple ne s’oppose pas, il s’impose » (en français), « vous nous avez rendus fous pendant vingt ans avec ‘‘son excellence le Président’’, on va vous rendre fous avec ‘‘son excellence le Peuple’’ » (en arabe). Ces slogans figurent sur des photographies de manifestations publiées sur la page Facebook « DzWikileaks » entre avril et juin 2019. La reprise du slogan de la guerre d’indépendance « Un seul héros le peuple » est également largement reprise au cours de ce mouvement social.

[4] « Dieu, la patrie, le Roi » est la devise du royaume marocain, elle est inscrite dans la constitution marocaine en 1962.

[5] Max Weber, Le savant et le politique, traduit de l’allemand par Catherine Colliot-Thélène, Paris, La Découverte, 2003, p. 120-121.

[6] Max Weber, Le savant et le politique, op. cit., p. 121.

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